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Sciences et voyages du début du vingtième siècle : 1920.

 

Sciences et Voyages était une revue du début du vingtième siècle. Comme son nom l'indique, elle parlait de la connaissance, des découvertes de la science et des pays lointains. Pour moi, ce sont des matières qui me tiennent particulièrement à coeur.

Dans cette rubrique, je me propose de passer des articles de l'époque, écrits avec les mots et l'enthousiasme de cette période. Lisez un peu et vous comprendrez ce que je veux dire. Nous allons regarder les choses des yeux-mêmes de nos aïeuls avec la naïveté qu'ils avaient (selon notre considération de maintenant) et aussi sans la censure actuelle que l'on ne devine pas facilement surtout dans le domaine des sciences.

A chacun d'y puiser ses inspirations !

Bonne lecture !

(Les articles paraîtront au fur et à mesure. J'essaierai dans la mesure du possible de numériser des photos et documents en évitant d'alourdir la page pour que celle-ci soit toujours rapidement ouverte. Les articles les plus anciens seront en bas de la page)

 

extraits du "Sciences et Voyages" n°24 du 12 février 1920

 

1. Le Toucan: cet oiseau aurait besoin de consulter le chirurgien qui opère les nez.

C'est un des oiseaux les plus bizarres qu'ait produits une Nature fantaisiste. La base de son nez est plus grande que son crâne, si bien que l'ensemble donne l'impression d'un appendice factice, comme ces énormes nez en carton dont se parent les déguisés à l'époque du Carnaval.

Dans certaines variétés de Toucan (dont le nom scientifique est rahmphastos), le bec se développe plus rapidement que le corps, ce qui donne aux petits un aspect absolument grotesque.

Une autre caractéristique de cette famille, exclusivement propre à l'Amérique tropicale, est la langue, cornée et barbelée, et dont on dirait qu'elle vient d'être découpée d'un vieux bout de parchemin.

La grosseur varie selon les espèces, entre celle d'un merle et celle d'un pigeon. Ce que ni le dessin, ni la photographie ne saurait rendre, c'est l'éclat et la diversité de la coloration du Toucan.
Chez certaines espèces, le plumage et le bec groupent toutes les teintes de l'arc en ciel, en réservant les teintes les plus claires à la tête, au cou et au bec.

En général, le bec des oiseaux est unicolore. Le Toucan fait exception à la règle, car ses monstrueuses mandibules sont bicolores (jaune et rouge ou jaune et vert).

Son cri forme une autre anomalie. Il ressemble à l'aboiement d'un jeune chien, qu'accompagnerait un bruit de castagnettes, ce son étant produit par les mandibules que l'oiseau heurte à petits coups l'une contre l'autre, comme les faces d'un claquoir.

De moeurs sociables, il vit par colonies de trente à cinquante têtes, à l'orée des forêts et, de préférence, sur le bord des rivières, attachant son nid aux basses branches des arbres de moyenne grandeur.

C'est un trés piteux voilier, qui préfère, aux hautes altitudes, les frondaisons touffues, où il sautille de branche en branche. D'ailleurs, ses pattes, larges et trapues, sont celles d'un grimpeur.

Il abonde aux abords des villages, et ne s'effarouche pas du voisinage de l'homme. Capturé au nid, il s'apprivoise facilement. Dans tous les villages indiens ou nègres que j'ai visités, j'ai toujours vu des Toucans domestiqués, qui se mêlaient volontiers aux jeux et ébats de leurs congénères sauvages, mais regagnaient, au premier appel, la maison de leur maître.

La chair du Toucan est tout juste bonne... pour un explorateur. Les indiens ne chassent cet oiseau que pour son bec, qu'ils suspendent en chapelet dans leur hutte. Les courants d'air font s'entrechoquer les mandibules , qui émettent un tintement de clochette.

(Cap. Harry.)